Le Collège Provincial de la Profession

Le Collège Provincial

Au delà, en différents Grands Prieurés ou Provinces, se tiennent des Collèges Provinciaux de la Profession uniquement destinés aux Chevaliers Profés, cooptés parmi les Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte et administrés souverainement par des Grands Profès, tous membres du Collège Métropolitain.

Le dit Collège Métropolitain, par transmission ininterrompue depuis ses origines, ne connaît pas de frontières et ne dépend d'aucune autre autorité que de la sienne, en pleine harmonie et unanimité obligatoire de ses décisions internes.

Ces Collèges sont très discrets, sans autre pouvoir ou plutôt devoir que celui de conseil et de guide. Nous pourrions considérer qu'il s'agit de cercles de recherches et de hautes études sur des sujets fondamentaux tel que le sens de la vie, les voies antiques d'initiation, l'art de la méditation, etc.

Sur le plan de la tradition initiatique et dans le cadre rituel d'un armement de CBCS l'un des derniers discours précise :

Après avoir cherché à vous armer contre vous-même pour vous garantir de toute curiosité indiscrète, l'Ordre des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte vous fait un aveu qui ne vous donne aucun droit : il est une classe d'instruction qui fut longtemps tenue secrète et à laquelle celui qui vous en parle dans ce moment n'a peut-être et n'aura peut-être jamais part. Elle est destinée à être la récompense des vertus du Chevalier. Elle se donne gratuitement, car il est des connaissances qu'on profanerait en les mettant à prix d'argent, même lorsqu'il est destiné à des actes de bienfaisance. Et nous ne pouvons savoir ni dire si c'est le dernier terme où le Maçon peut être conduit. Rendez-vous digne de cette faveur, elle est quelquefois funeste, car à celui à qui on a donné beaucoup on demandera beaucoup
(Luc XII, 48).

Ainsi nous constatons que ce que l'on nommait secret n'est en réalité que particulièrement très discret et confirmé ici, dés le grade de CBCS par une annonce qui utilise un passé grammatical :

il est une classe d'instruction qui fut longtemps tenue secrète

Bien entendu ceci concerne "la classe"  en elle même et ne libère en rien de l'anonymat souhaitable de ses membres ou à tout le moins de l'absolu silence exigé sur  la Profession...

J-B Willermoz, dans sa lettre à B. de Turkheim du 3 février 1783 notait :

Nous ne nommons pas encore tout haut la classe secrète, mais nous la montrons presqu'au doigt

Il écrivait aussi, avec discrétion et modestie :

J'ai reconnu ci-devant qu'il doit y avoir des supérieurs qui ont la faculté d'instruire et non de commander, qui tiennent à un ordre essentiel, plus ancien que le nôtre, et j'ai indiqué l'idée que l'on et que l'on doit en former.